vendredi 30 septembre 2011

Unique

Je plante le décor.

Ce matin, paysage de rêve, comme à peu près tous les matins sur le chemin du travail.
Le soleil qui se lève à peine, la brume coincée dans le fond des vallées avec juste les clochers d'Eglise qui dépassent, les collines et montagnes baignées de la lumière du soleil matinal d'automne, les feuilles de vigne qui rougissent, bref, mon petit bonheur presqu'habituel.
Presque seulement.

Ce matin, il y a également des gendarmes et policiers aux carrefours, des hélicoptères dans le ciel, et les champs autour des vignes sont remplis de voiture, et le monde s'amasse dans les endroits autorisés.
En ouvrant les fenêtres, un murmure, des vrombissements de moteurs de voiture de rallye et d'hélicoptères.
En refermant, on retombe dans le silence et la contemplation du spectacle, comme un spectateur venu d'un autre monde.

Le championnat du monde des rallyes fait étape chez nous.
Il y a des voitures immatriculées d'un peu partout, des pays scandinaves, mais aussi de Belgique, d'Allemagne, du Luxembourg, des Pays Bas, et de tous les coins de la France.

Mais la route reste calme et silencieuse comme chaque autre matin.
Beau travail des organisateurs qui ont cantonné l'effervescence pour ne pas déranger "la vie".
Comment peut-on imaginer qu'un tel calme règne à quelques mètres de ce vacarme et de cette agitation que l'on verra sur nos écrans de télé ?


A 1 mn de ce spectacle, changement intégral de décor.
La Ville se prépare pour sa fête des Vendanges, qui commence ce soir, après le départ des caravanes du rallye.
Partout, les banderolles, l'odeur du moût de raisin, les petites maisonnettes en bois encore fermées et qui serviront de stands divers et variés, les routes barrées, les parkings fermés, les accès limités, et là aussi, un silence presque étrange.
Comme si tout le monde s'était donné rendez-vous au bord des routes des vignes, pour voir passer les champions de rallye.
Comme si tout le monde se reposait encore avant le grand rush de tout ce week-end.

Ce matin, j'ai l'impression de vivre dans un monde parallèle.
De faire partie du tout petit nombre des gens d'ici pour qui cette journée est une journée comme les autres.
Mais je sens cette effervescence environnante, et c'est presque ennivrant.

L'an passé, l'étape du championnat du monde avait lieu le samedi, la fête des vendanges avait donc été repoussée.
Cette année, tout se superpose, se suit, s'additionne.

C'est unique.
Je vis en dehors de tout ça, mais même pour moi, ça reste unique.

mercredi 28 septembre 2011

Qui sème le vent...

Hier matin, un coup de fil, d'un de mes vice-présidents qui m'apprenait que mon président avait été hospitalisé d'urgence, la veille au soir, suite à un malaise.

J'ai souri.
Parce que je me suis dit "cool, il ne viendra pas me faire chier aujourd'hui".

Et puis j'ai pris conscience de la méchanceté et de l'égoïsme de ma réaction, alors j'ai essayé d'être peinée et inquiète.
Je n'y arrive pas.
Il saccage toutes mes nuits, vient déranger mes journées, vient traîner son aigreur et sa mauvaise humeur dans nos couloirs pour se décharger de ce qu'il n'ose pas faire ailleurs.
Vendredi, j'ai encore eu un bel échange orageux avec lui, parce qu'il essayait de faire porter le chapeau à mes services pour une erreur faite ailleurs, là où justement il n'osera pas aller faire sa crise de calcaire.

Samedi, il a encore pris la quasi totalité de ma journée au lieu de me laisser à la maison avec ma famille.
Ce soir, je vais encore travailler jusqu'à bien 22h, parce que c'est ce qui arrange le mieux le brave homme au regard de ses multiples autres engagements.

Je ne le supporte plus, il est devenu égoïste, hypocrite, aigri, frustré.
Mauvais.

Alors ce matin, quand le même vice-président m'a appelée pour me dire que mon Président serait là aujourd'hui pour cette longue après-midi de réunions, j'ai été déçue.
Et je n'arrive même pas à me trouver méchante. Ni à me dire que ce n'est pas bien.

lundi 19 septembre 2011

Malade ou pas malade ?

Je me suis souvent interrogée sur le coût des cures thermales pour notre système de santé.
Sur leur coût, mais aussi sur leur intérêt.
Il est des cas où elles sont indéniablement nécessaires. Mais quel pourcentage ?
Et si ce n'était que le système de santé qui payait, mais c'est aussi l'employeur, puisque dans la majorité des cas, les curistes sont placés en arrêt maladie pendant leur cure.

Cette année à nouveau, deux agents vont se faire dorer la pilule au bord de la méditérrannée, continuant d'être payés, sans toucher à leurs congés annuels, et la cure est prise en charge à 100% par la Sécu.

Le 1er s'est vanté ouvertement à pas mal de monde qu'il partait pour 3 semaines de vacances et de dorlotage aux frais de la collectivité.

La 2ème, quand je l'ai informée qu'il fallait "juste" qu'elle se rende chez le médecin pour décider si la cure était prise sur ses congés ou non, m'a dit tout de suite que de toutes façons, si c'était sur ses congés persos, alors elle n'irait pas.
Pas vindicative pour deux sous, la dame, juste très gentille, très naïve, et n'hésitant pas à ajouter à celle qui l'emploie que "c'est chouette les cures annuelles, mais qu'elle veut aussi garder des congés pour aller voir sa petite fille en été"........
Vous conviendrez donc qu'elle avait assurément un besoin impérieux de ces soins.
Malgré tout, le médecin a certifié que la cure thermale était indispensable à cet agent pour pouvoir continuer à occuper par la suite son poste de travail (qu'elle quittera de toutes façons 2 mois plus tard pour partir à la retraite).

J'avoue que tout ça me laisse un goût très amer.

Je me demande comment faire pour que les médecins cessent d'octroyer sans cesse des congés de complaisance sans se soucier du coût qui pèse sur la société.
Ca fait tourner les stations thermales tout ça, ok.
Mais est-ce vraiment à nous tous de payer pour leur bon fonctionnement ?