mardi 30 août 2011

Vrac de rentrée

Il y a eu tous ces jours où j'avais envie de venir m'épancher.
Où le temps a manqué, ou alors où je me suis dit que les réactions à chaud n'étaient pas les meilleures.
Oui mais voilà, à froid, elles manquent de saveur et perdent tout leur intérêt.

J'étais donc en vacances une bonne partie de ce mois.
C'était salvateur, à tous points de vue ou presque.
La rentrée, le retour au bureau, en revanche, ça l'est tout de suite moins.

J'allais dire que c'était le temps des remises en question, mais je crois que ce temps là est quasi permanent depuis quelques années, que je manque juste de temps, de courage, de cran, (de soutien ?), pour me lancer vraiment...

Mon ventre s'arrondit. Il s'arrondit d'autant plus maintenant que je ne suis plus si malade.
Je ne réalise encore pas toujours qu'on a réussi.
J'avoue aussi avoir beaucoup pesté d'avoir été tellement malade.
En sachant pourtant que j'avais une chance que certaines n'auraient jamais.
J'en suis arrivée à trouver injuste qu'il n'y ait pas une règle simple : plus c'est difficile pour une femme d'avoir un enfant, moins elle devrait être malade pendant sa grossesse.
Egoïste, peut-être, mais je me le suis répété souvent.
J'ai détesté une copine qui se plaignait bruyamment de devoir faire attention à sa prise de poids pendant sa grossesse alors qu'elle n'avait eu qu'à arrêter la pilule pour être porteuse de vie.
Bref, j'ai eu de méchantes pensées que je ne suis pas encore assez fortes pour regretter vraiment.
Ca me passera, j'imagine.

Toujours est-il que les vacances, comme il y a trois ans, ont aidé à faire disparaître une partie de mes soucis.
J'ai toujours de fortes réactions aux odeurs, particulièrement aux bonnes odeurs, mais le quotidien est redevenu supportable.

Et je suis heureuse.
Un peu anxieuse de savoir comment je m'en sortirai avec deux enfants, un peu anxieuse de savoir quelle sera la réaction de mon petit homme d'amour quand son frère ou sa soeur sera là, anxieuse bien sûr de savoir si le nouveau petit bébé sera en bonne santé.
Mais heureuse.

Le seul truc qui coince encore, c'est donc mon incapacité à remettre les choses en question au bureau.

Je n'ai pas envie de passer ma vie à courir.
Je n'aime pas l'idée de me dire que la semaine se passe à se dépêcher le matin de préparer mon petit monde, à se dépêcher pour être à l'heure à la crèche et au bureau, à travailler, à partir à l'heure pour se dépêcher d'aller chercher Tinamour à la crèche, rentrer, et avoir une soirée chronométrée parce qu'il ne faut pas se coucher trop tard (grands et petit) pour ne pas accumuluer trop de fatigue.
Je sais bien que c'est le lot de la plupart des mamans, et que je pourrais aussi m'y faire.
Mais je n'ai pas envie.
J'ai peur que ça ruine mon moral, mon couple, ma famille et mon bonheur.

Pourquoi je ne change rien ? Parce que j'ai tellement peur de regretter, ensuite.
Parce que j'ai peur de perdre ma sacro sainte indépendance financière, peur de ce que je pourrai faire quand j'aurai à nouveau plus de temps libre parce que les enfants ont grandi, peur de savoir ce qu'il adviendrait de moi si par malheur mon couple s'effondrait, bref, je prends mon travail comme une garantie que je me suffirai toujours à moi-même.

Oui, mais pourtant, je sais que ce n'est pas la solution.
Ma réflexion de la denrière nuit, c'est que je vais essayer au moins d'avoir le courage de diminuer mon temps de travail.
Pas maintenant, mais quand je reprendrai le travail suite à mon congé maternité.
Je sais très bien que c'est un peu comme un enterrement première classe de mon avenir dans cette collectivité, parce que quoi qu'on dise, je ne pourrai pas rester un "patron" aussi efficace en étant absente 1 jour et demi sur 5.
Que d'autres prendront nécessairement le relai, que je manquerai d'informations, peu importe la qualité du système de communication que l'on mettra en place pour pallier à mon absence.
Je perdrai le fil, nécessairement, indubitablement.

Ca risque d'être difficile, parce que ça tombe très mal, en pleine réforme des collectivités qui implique de nombreux bouleversements pour nous.
Au moment de me retrouver à la tête d'une structure presque doublée, je vais prendre du recul, et laisser les rênes plus lâches à d'autres.
Mauvais calcul, mais je n'ai pas choisi.

Tout ça me permettra malgré tout de continuer à autofinancer ma vie, tout en ayant davantage de temps.
Et égoïstement, c'est aussi pour moi que je veux du temps.
Parce que je crois que c'est LA condition pour que tout le reste tourne dans notre vie de famille.
Et que c'est bien là le plus important.
Ca me laissera aussi du temps pour voir si je peux continuer de cette façon, si c'est tenable au bureau, et sinon, j'aviserai... Peut-être qu'être moins fatiguée me donnera plus de courage ?

J'ai besoin que mon fils soit heureux. Et si tout va bien, en janvier, je pourrai écrire que j'ai besoin que mes enfants soient heureux.
Je ne peux pas leur garantir un droit au bonheur, mais je veux me dire que j'ai fait ce que je pouvais, à mon niveau.
Il m'offre tellement ce petit bout d'homme....

Je me demande s'il existe une façon d'expliquer l'amour qu'on peut ressentir pour son enfant.