lundi 30 juin 2008

Le monstre à deux têtes

J'aurais pu aussi écrire Dr Jekyll et Mr Hyde.

Pas de suspense, je parle là de ma mère.
Encore. Oui.

Vendredi, un mail de mon père pour me dire qu'à 11h, il s'est pris la casserole remplie d'eau bouillante et de pâtes, parce qu'il n'avait pas pensé à aller surveiller. Le pauvre, à 11h, il ne pensait pas que des pâtes étaient sur le feu, alors qu'il était en train de faire tout autre chose et que ma mère ne l'avait pas du tout prévenu...
Après ça, à midi, elle a tiré sur lui la nappe remplie des assiettes et du repas, et tout s'est donc déversé sur mon père, vin et sauce tomate compris.
Que le pantalon (et donc le costume) et la chemise de mon père soiennt foutus, dans le fond, on s'en contrefiche, c'est tout le reste qui....comment dire.....donne une idée de la vie à la maison.
Il en a marre, ça va sans dire.
Pour quoi il n'est pas déjà parti ? Je ne sais pas. Il dit qu'il a beau en avoir plus que ras le bol depuis bien des années, qu'il trouve une échappatoire dans son boulot, et que le fait de se dire que c'est une maladie qui la rend comme ça, ça le culpabilise quand il s'imagine la quitter...
Mouais...
Mais bref.
Passons.

Ce que je voulais noter, c'est que le même jour, sur un blog de l'épouse d'un ami, voilà ce que je lis à propos de maman :
"L'adorable XXX (ma mère), qui a bien connu mon mari quand il était jeune, nous avait déjà bien gâtés. Mais c'était sans compter sur son coeur de mère ... Voici ce qu'elle avait envoyé à l'occasion de la fête des papas, chargeant nos "trois têtes blondes" (enfin, une blonde et deux brunes, les têtes .... :)) ) d'offrir ses coeurs au papa. Malheureusement, je n'ai pas de photos du jour J ...Mais chère XXX, je peux vous dire que les enfants étaient plus que fiers et mon homme plus qu'heureux de recevoir ce joli présent de votre part. Il vous embrasse. Merci, vous êtes une vraie fée."

Petite explication : mon ami a une leucémie, et son adorable épouse a demandé à tous ceux qui le peuvent de confectionner des coeurs pour le soutenir.
Ma mère a pris cette mission très à coeur (je ris jaune de mon jeu de mots involontaire), et partout où elle va, elle poste des cartes postales avec des coeurs, elle fait des colis remplis de coeurs, enfin vous voyez, quoi...

Je suis ravie que ça fasse tant de bonheur de l'autre côté de la France, là où les coeurs arrivent.
Mais comment dire..................... "c'était sans compter sur son coeur de mère" ??????????????
"Vous êtes une vraie fée" ??????
Ca fait comme un gros noeud dans ma gorge...

Un peu comme avec les auxilliaires de vie qui viennent s'occuper chaque jour de ma grand-mère : elles s'extasient chaque jour de tout ce que ma mère fait pour ma grand-mère.... Quelle blague !!!
Si elles savaient que ma grand-mère en est là par sa faute... Si elles savaient que tout ce qu'elle fait, c'est l'engueuler, hurler, l'accuser de toutes sortes de choses...
Bien sûr il arrive à ma grand-mère de dire des bêtises, mais c'est toujours des choses bien innocentes, et elle a 88 ans !

C'est ma mère qu'il faudrait soigner.... Mais elle est tellement charmante...

Je suis un peu amère, ça se sent, hein ?
Faut dire qu'hier soir, elle a passé une heure à m'expliquer de ces trucs... En gros, elle m'a expliqué que quand on rentre chez moi, ça pue le fric. Que c'est une maison de riches qui ne savent plus quoi faire de leur argent.

AH ??????????????????
Ben faut qu'on me dise où est tout cet argent, parce que moi je ne sais pas où je l'ai caché !
Ok, on a acheté une grande maison, mais on s'est endetté sur 25 ans. Je sais que bien des gens ne peuvent plus s'offrir de maison, même en faisant un emprunt sur 25 ans, et je ne me plains pas du tout, ne croyez pas ça.
J'adore ma maison, mon jardin, mon potager, rien à redire.
Mais déjà, en guise de voitures, nous avons chacun une voiture de plus de 7 ans, 200 000 km dépassés.
Et le mobilier : presque tout est de la récup de mon ancien appart et de celui de mon homme.
Nous avons uniquement acheté une chambre chez Ikéa, un radiateur sèche-serviette pour la salle de bain (offert par mes parents et ma grand-mère pour Noël !!! et pas encore installé), un canapé et deux fauteuils (modèles d'expo de chez Fly) et deux meubles pour le séjour, toujours chez FLY.
Vous croyez que les gens qui ne savent pas quoi faire de leur argent se meublent chez Fly et Ikéa ???
Alors peut-être qu'on a bon goût, et qu'on a arrangé les choses pour que ça fasse joli.
Mais est-ce pour autant que ça pue le fric ???
Sans compter que bien des pièces sont pleines de cartons, que les murs de notre cage d'escalier et des paliers sont en crépi blanc plus très blanc (ouais ben chaque chose en son temps !), que nos tableaux sont encore par terre parce qu'on ne se donne pas le mal de les accrocher avant d'avoir refait les murs, enfin bref...
Oui, il y a de quoi faire une merveille de cette maison, et oui, je suis déjà bien contente de mon salon, de ma chambre et ma salle de bain.
Mais de là à dire que c'est une maison qui pue le fric ???
Et puis pourquoi elle me dit ça ? Parce qu'elle me reproche de ne pas avoir pris de meubles de chez eux.
Bon, déjà, je ne vois pas pourquoi je prendrais des meubles de chez eux, ni de chez ma grand-mère, a priori, ils les utilisent... Peut-être qu'elle a envie de nouveauté ? Mais alors est-ce bien à moi de devoir récupérer ses vieilleries ?
Qu'elle le propose, c'est gentil. Qu'elle me les impose, ça n'a pas de sens. D'autant qu'on avait déjà eu une discussion de ce genre, et que j'avais fini par céder pour une vieille commode, je lui avais dit de me donner les dimensions. Elle ne l'a jamais fait.
Je lui ai rappelé hier, elle m'a dit que de toutes façons, elle ne me les donnera pas parce qu'elle sait que je ne la voudrais pas.
Le chat qui se mord la queue.

Pour l'instant, chéri est encore de très beaucoup dans le rouge, il a dû emprunter beaucoup pour son cabinet.
J'assure donc, avec mon salaire de fonctionnaire, les dépenses courantes. Vous imaginez bien que sans être à plaindre, on ne baigne pas non plus dans l'opulence.
Mais quand mon homme sortira du fond de son trou banquaire, alors on respirera.
Mais alors quoi, il faudra qu'on s'excuse de bien vivre ?
Il faudra qu'on se culpabilise quand on s'offrira de belles vacances, ou une nouvelle voiture, ou qu'on refera une jolie salle de bains ???

vendredi 27 juin 2008

Petit mot...

...pour monsieur l'ExAlcolo : vous n'avez rien raté (ben tu me vouvoies, alors moi aussi maintenant je te vouvoie), je suis si fatiguée, que je n'ai même pas pris le temps de venir raconter ma vie :-)))

Vivement demain !

vendredi 20 juin 2008

Talons



Pourquoi les femmes (et jeunes, très jeunes femmes) qui ne savent pas marcher avec des talons continuent pourtant à avancer juchées sur de pareilles chaussures ???
Si c'est pour être à la mode, faudrait leur expliquer que les ballerines sont à la mode aussi.
Si c'est pour paraître plus grande... Ma foi, vaut-il mieux paraître petite et naturelle, ou grande et ridicule ?
Parce que ces démarches, le cul en arrière, et les jambes qui se déplacent comme s'il y avait des cargots à la place des chaussures, mon Dieu.....
Ah, et puis cette nouvelle manie aussi de porter les sacs (de courses et à main) au creux du coude... Avec les petites menottes relevées vers le haut pour que ça tienne.
A la limite, si c'est d'un seul côté, ça peut aller. Quand c'est des deux côtés.....
Et puis alors si en plus la personne en question a des talons et qu'elle ne sait pas marcher normalement, vous voyez le spectacle ?

mercredi 18 juin 2008

Un début de matinée ordinaire.

6h45, le réveil sonne.

J'éteins le réveil, je regarde mon amour qui dort, malgré le réveil hurlant qui s'est mis à chanter une chanson ultra kitsch d'une radio allemande (la seule qu'on capte avec ce fichu radio réveil...) et je me demande comment c'est possible qu'il ne se soit pas réveillé.

Je file sous la douche, je sors, je me sèche, je jette un oeil à mon homme qui dort toujours, je passe dans la chambre pour aller au dressing.

Je m'habille.

Je retourne à la salle de bains, je me sèche les cheveux. La salle de bain donnant directement sur la chambre, ça doit être bruyant dans la chambre.

D'ailleurs quand j'en ressors, j'entends un timide "coucou" (ok, ça arrive que ce coucou ait lieu au premier passage dans la chambre, mais la suite reste la même). Je m'allonge alors près de mon homme, je l'embrasse, lui dit qu'il faudrait qu'il se lève, il me dit qu'il sait, mais qu'il est crevé.

Je reste un peu à le câliner, puis je me lève, je termine de me préparer, je vais voir si mon chat a ce qu'il lui faut à manger, je range un peu les plaids dans lesquels je me suis enroulée la veille au soir, je jette parfois un oeil à l'ordi, pour voir la météo, ou ce qui s'est dit sur les blogs, le forum, tout ça.

Puis je retourne dans la chambre, mon amoureux est encore au lit. Les yeux de nouveau bien fermés...

Je lui dit que je vais prendre mon petit déjeuner.
Ca suffit en général à le faire se lever (euh, dis comme ça, ça a l'air rapide. Inutile de préciser qu'il n'en est rien).

Autant dire que s'il se douche, se rase et tout ça à ce moment là, ça commence à me mettre en retard, mais j'ai tellement de choses à lire, à faire, que ce n'est pas SI grave (c'est rare que j'aie des rendez-vous ou réunions tôt le matin).

S'il s'est douché le soir, ok, tout va bien.

Il s'habille, et on descend à la cuisine.

Et c'est là qu'à mon sens, c'est le plus drôle.

On est donc à deux dans la cuisine. Je sors les tasses, lui demande ce qu'il voudrait boire. Si c'est un café, a priori, il le fait lui même au percolateur. Sinon, je m'en occupe.

Je sors le beurre, les confitures, je donne à manger au chat, je fais la vaisselle s'il en reste de la veille, je sors le nutella, je coupe du pain que je mets à griller, je mets des couverts, enfin vous voyez quoi.

Et c'est là qu'en général, je me rends compte que mon amour est debout, les mains dans les poches, le regard vaguement dirigé vers le jardin. VAGUEMENT...

Ben oui, il dort. ENCORE...

Bon, mais y a des matins où c'est encore pire : la douche l'a bien réveillé, alors il papote. Pendant que je prépare le petit déjeuner. Pas qu'il ne puisse pas m'aider, mais il me suit, pour être bien sûr que j'entende tout ce qu'il raconte.

Je vais au frigo, il me suit au frigo, je vais poser des trucs sur la table, il me suit, toujours en parlant. Je fais la vaisselle, il vient à côté de moi continuer à me raconter.

Au final, vous savez quoi, je préfère quand même quand il dort ;-)))

Mais je n'arrive même pas à lui en vouloir.

C'est pas de l'amour ça ?

jeudi 12 juin 2008

Du bon ou du mauvais côté

J'ai une fâcheuse tendance à trop me répandre. Ici, j'entends bien. Alors parfois, j'essaye de faire le moins long possible (no comment...), mais du coup, il manque plein de choses.

Mon billet de mercredi a eu quelques commentaires qui me donnent envie d'aller plus loin. D'autant que j'avais déjà dit à Véro qu'il y avait quelques petites choses que je voulais lui expliquer. Parce qu'un jour, elle disait dans un commentaire qu'elle avait peur des maladresses qu'elle pouvait commettre, en tant que Maman, envers celles qui ont des difficultés à l'être.

Je ne peux bien sûr pas répondre au nom de toutes celles pour qui ça ne marche pas comme ça devrait. D'abord parce que je ne suis pas à plaindre. Bien sûr, de ce côté là, il y a un peu de délai. Mais rien d'insurmontable. L'attente est dure, certes, mais l'espoir est bien là.
Et puis chaque femme a ses propres réactions, et je commence à savoir que mes réactions ne sont pas souvent tout à fait celles de la majorité, alors je me contente de parler pour moi.

Véro, tu parles d'être de l'autre côté. Ce n'est pas vrai. On n'est pas d'un côté ou de l'autre parce qu'on a des enfants, parce qu'on est fertile, ou parce qu'on n'en veut pas. On se bat assez contre toutes les façons de dresser les gens les uns contre les autres, ça serait quand même fou de nous opposer là dessus.

S'il y a des différences, elles sont ailleurs.
Il y a ceux qui ont souffert, et dont les yeux s'ouvrent aux malheurs des autres, même quand ces autres veulent le cacher. On ne va pas pour autant en vouloir aux autres qui n'ont pas souffert.

Il y a les gens profondément bons. Ceux là, qu'ils regardent plus loin que ce qu'on leur montre à voir ou non, et bien d'instinct, ils ne font pas mal aux autres.

Et il y a ceux qui ont souffert et qui sont bons. Il me semble que tu as eu ton lot d'horreurs, de déceptions, de tristesse. Et il me semble aussi, d'après tes mots, que ça ne t'empêche pas d'être une belle personne.
Alors n'aies pas peur de tes questions. Même quand elles touchent involontairement un point douloureux, ce que l'on ressent derrière tes questions fait qu'à aucun moment tu ne réveilles une douleur. Une question qui fait mal, si elle est posée avec douceur, gentillesse et un intérêt sincère, elle devient presque bénéfique.
Alors ne crois plus être une énorme gaffeuse. Je ne te connais pas assez pour l'affirmer si fort, mais Odile me semble être un bon baromètre pour dire que tu es celle que l'on croit découvrir à travers tes mots.

(là, il y a "Je ne suis pas de celles..." qui passe. Voudrais bien partager ma bande sonore, mais y a plein de choses qui merdouillent sur mon PC depuis l'orage d'hier. Faudra rattrapper ça dès demain.)

Pour le reste.
Mme Cornue. Voilà un parfait exemple de Maman que tout le monde imagine que les infertiles détestent. Parce qu'elle est tombée enceinte sans le vouloir, et qu'en l'apprenant, ça a été un petit moment de déroute. Parce que ce n'était vraiment pas prévu, et que ça chamboulait tout. Alors cette Mme Cornue, toute pleine de sa réelle bonté, me dit que personne ne devrait avoir à freiner son bonheur. Mais Mme Cornue, pourquoi crois-tu donc que j'ai lu ton histoire, pourquoi crois-tu que je continue à venir chaque jour chez toi ?
Crois-tu vraiment que ça soit le bonheur des autres qui fasse mal ?

C'est Armand qui m'a fourni la citation suivante :
"Ce n'est pas le malheur, c'est le bonheur, le bonheur insolent, il est vrai, qui conduit à l'aigreur et au sarcasme." (Emil Michel Cioran).

Et au final, elle résume tout.
Ton bonheur, Mme Cornue, même si aujourd'hui il est entâché d'une lourde déception, mais ce bonheur de vivre, ce bonheur de partager, ce bonheur de porter un enfant même si ce n'était pas prévu comme ça dans les plans, ce bonheur d'être tout simplement, c'est un joli bonheur. Pas un bonheur insolent.

Alors tu pourrais le hurler ton bonheur qu'il ne ferait que me réjouir encore plus fort pour toi. Ce n'est pas parce qu'une femme est fertile que je ne l'aime pas, ou qu'elle me fait ressentir un pincement. Sinon, j'aurais vite arreté de te lire. Et Véro aussi. Et toutes les autres mamans que je visite chaque jour.

Ce sont les bonheurs insolents qui m'écoeurent. Dis moi honnêtement. Aurais-tu réellement envoyé une photo d'échographie à une amie qui viendrait de faire une fausse couche ? Ou aurais-tu choisi une autre façon de lui annoncer ta grossesse ? Je connais déjà la réponse. Tellement elle est évidente. Et pour autant, ça n'aurait en rien entamé ton bonheur.
Mais tu n'es pas de celles qui ont le bonheur égoïste. C'est tout, et c'est comme ça.

J'avais aussi parlé de cette amie enceinte, qui répondait au mail de celle qui annonçait sa fausse couche (et accessoirement à tous les destinataires du mail originel) en lui disant "ça arrive, ce n'est pas grave, ça sera pour la prochaine fois". Tu aurais écrit ça toi ? Non. Et ça ne t'aurait pour autant pas empêché de vivre ton bonheur.

Bien sûr que tout le monde doit pouvoir hurler son bonheur jusqu'à s'en époumoner. Je suis la première à le revendiquer. Mais il y a une différence fondamentale entre un bonheur qu'on veut partager avec les autres, et un bonheur qu'on jette contre les autres.

Je ne sais pas trouver les bons mots, mais je suis sûre que tout le monde aura compris ce que je voulais dire cette fois.

Et puis sinon, tant pis pour vous, faudra que j'y revienne, encore ;-)

C'est "Lili" maintenant qui passe. Grosse pensée à celui qui se reconnaîtra ;-)

Bon dodo à mes compatriotes, bonne soirée à ceux qui sont un peu plus loin.
Je pense à vous.
Je suis bêtement émotive parfois. Mais comme je n'ai jamais pu changer ça, je fais avec. Et ce soir, ça me fait dire que vous me faites du bien. Et que ce sont des choses bien fortes que l'on vit en passant par ce monde là.
(Oh làlàlàlà, je me demande déjà ce qu'Armand va répondre à ça ;-) !)

L'orage

Hier après-midi, l'orage a grondé. Dans le ciel et dans ma tête.
Dans le ciel d'abord. Un énorme nuage noir est descendu de la montagne, et s'est crevé juste au dessus de notre petite ville. Rien sur les vignes juste au dessus, pas une goutte dans le village voisin, mais dans les rues sous les fenêtres de mon bureau, des coulées de boues descendant des vignes, et dévalant les rues pavées. Pourtant l'averse n'aura duré que quelques minutes.
Je ne parlerai pas du dégât des eaux au cabinet de mon amoureux, il est dû plus à la bêtise de ses voisins qu'à la météo...

L'autre orage, c'était dans ma tête.
Je n'étais pas à la fête hier. Je me sentais horriblement stressée. J'avais l'impression d'être secouée de tremblements intérieurs, je perdais patience pour rien, enfin bref, rien de bien agréable. J'ai joué à l'apprentie sorcière, ce n'était peut-être pas une bonne idée, mais depuis que cet idiot de doc m'a dit que les bêtabloquants diminuaient la fertilité, j'ai beau avoir eu des informations contraires depuis, je ne peux pas m'empêcher de penser que je devrais arrêter, ou au moins essayer.
Comme mon doc dit que c'est inutile, alors je me débrouille seule, avec plein de précautions quand même. Ca fait quelques mois que je diminue progressivement les dosages, et ça faisait deux semaines que c'était presque symbolique ce que je laissais dans la gélule.Et avant hier soir, en me couchant, je n'en ai pas pris. Visiblement, même à très faible dose, l'effet est quand même là. La question est de savoir combien de temps les effets du manque se font sentir ?
J'ai pris une toute petite dose ce matin pour essayer de passer une journée sans envie de meurtre ;-)
Mais bref, hier donc, pas une grande patience. Alors quand mon Président est venu, et que comme à son habitude depuis quelques temps, il ne savait rien faire d'autre que râler, discutailler pour des broutilles qui ne le concernent même pas, j'ai d'abord tenté de le ramener à la raison, et comme ça ne semblait pas le satisfaire, c'est mon orage intérieur qui s'est répandu à l'extérieur.
C'est que cet homme de pouvoir n'a pas l'habitude de se faire réprimander comme ça par une jeunette comme moi, avec sa voix de petite fille...
Mais rien ne pouvait m'arrêter. Je lui ai dit tout ce qui ne pouvait plus durer, que son amertume inexplicable ne pouvait plus se déverser en permanence sur moi, que ce n'était pas mon boulot que d'essuyer en permanence des critiques infondées, enfin je vous épargne les détails.

Ca s'est fini sans se finir puisqu'il fallait enchaîner sur un rendez-vous. Il m'a quand même souhaité une bonne soirée avec un sourire gêné... Suis pas bien sûre que le message soit passé. Ca doit être le genre à rentrer chez lui le soir et à se dire "quelle mouche l'a piquée aujourd'hui ?"...

On verra. Il n'est pas passé aujourd'hui.

Je suis rentrée à 20h, bien résolue à ne pas aller travailler avant 11h ce matin, heure de mon premier rendez-vous.

La soirée a été courte, parce qu'autant mon homme que moi, nous avions surtout hâte de dormir. Sauf que depuis quelques temps, mon homme se réveille quand le boulanger d'à côté fait des bruits, à partir de 4h le matin. Ca me réveillait au début de notre vie ici. Plus maintenant. Beaucoup plus rarement en tout cas. Mais lui, ben ça l'a réveillé une fois, pour la première fois, il y a quinze jours, et depuis, il y pense en se couchant, et donc dès qu'il entend un truc, ça l'agace, et il se sent obligé de me communiquer cet agacement.
En temps normal, ça passe. Sauf que là, me faire réveiller à 4h15, pour une fois que je dormais bien, ça m'a vraiment énervée, et ça a laissé libre cours à toutes ces choses auxquelles il vaudrait mieux ne pas penser la nuit, parce que tout semble toujours plus terrible que ça ne l'est vraiment.
Je me suis donc levée pleine de rage contre la terre entière, et j'ai regardé une émission animalière, puis des séries. Je ne suis quand même pas allée travailler avant 11h.

J'ai été dans mon jardin, j'ai pris mon temps, j'ai lu, j'ai regardé le temps passer, et Dieu que ça m'a fait du bien.
Au final, l'humeur est à nouveau au beau temps. Pas pour le boulot. Non. Mais pour le reste. Suis fatiguée, mais je suis drôlement bien chez moi, j'aime vraiment celui qui partage ma vie, et voilà.

Le reste... Ben faut clairement que je tienne le coup encore un moment.
Et puis, après, les choses changeront, d'une façon ou d'une autre. Mais on retombera sur nos pieds.
Il y a juste des moments où on a l'impression que les collines sont des montagnes.

mercredi 11 juin 2008

Hum... (suite)

Ca n'a pas manqué. Je ne suis donc pas la seule à penser comme je pense.
J'ai reçu un mail de chacune des deux amies dont je parlais précédemment.
L'une pour me dire qu'elle a eu ses règles ce matin, et que c'est donc le troisième échec d'insémination.
L'autre, juste comme ça. Par hasard.
Aucune des deux ne mentionnent le mail d'annonce de la troisième. Mais comme on ne s'écrit pas très souvent, je vois bien qu'il n'y a pas là la moindre trace de hasard...

Hum...

Suis pas jalouse, il ne faut pas se méprendre. Je ne suis pas amère non plus.
Enfin dans l'idéal, je ne suis rien de tout ça.
Et puis j'aime ma boîte mail et j'aurais du mal à imaginer vivre sans elle. Mais elle me pond de ces nouvelles parfois qui ... comment dire.... me font ressentir que tout le monde n'est pas logé à la même enseigne...
Oui, toujours la même chose, je sais, tant pis.
Une amie annonce ce matin sa deuxième grossesse (le premier n'a pas encore 2 ans), photos de l'écho à l'appui, à une liste de destinataires d'environ 100 personnes.
Sachant que lorsque je l'ai vue en mars, elle m'avait dit qu'elle pensait arrêter la pilule le mois suivant pour faire le 2ème, qu'elle est enceinte de deux mois, vous comprenez aisément que.... ben..... mouais...
Après tout, ça a marché au premier cycle pour le 1er, pourquoi ça ne serait pas pareil pour le deuxième...

Là où je suis fière de moi, c'est qu'il m'a fallu moins d'un quart d'heure pour réussir à lui envoyer un petit message de félicitations. Là où la dernière fois ça m'avat pris plusieurs jours.
Je progresse, oui oui.

Mais ça fait réfléchir aussi : l'amie en question est tout aussi "mince" que moi. Enfin je parle de moi l'an dernier, parce qu'entre temps, j'ai pris 5 kg, parce qu'un doc m'avait gentiment suggéré que si j'avais un peu plus "d'amplitude", ça ne ferait sûrement pas de mal... Sans compter que trois mois de traitement au clomid cet hiver ont été radicaux...
Je ne suis toujours pas grosse, entendons-nous bien. Je suis toujours mince. Je suis juste... moins mince. Je n'aime pas dire maigre, parce que pour moi, quelqu'un de maigre, c'est quelqu'un dont les bras sont décharnés, qui a les joues creuses, dont les genoux ont l'air gros par rapport au reste des jambes, bref, je ne suis pas comme ça.
J'ai des muscles, de la graisse, même de la cellulite, enfin bref.

Dans sa liste d'envoi, je note particulièrement deux de mes amies. L'une a fait une fausse couche il y a deux mois, l'autre essaye vainement de faire son deuxième enfant depuis 3 ans.
Qu'ont-elles ressenti en lisant ce message ? Surtout la première en tombant sur les photos de l'écho ???
Je sais qu'on ne peut pas toujours épargner les autres, et que parfois, se contenter de se réjouir pour soi sans prendre garde aux autres, ça doit faire un bien fou. Mais est-ce vraiment une telle ombre sur un bonheur tellement immense que de faire un petit mail séparé, au moins à celle qui a perdu son bébé ? Pour ne pas la mettre face à ces photos qui doivent cruellement ressembler aux dernières images qu'elle a eu de son bébé envolé ?
Et pour celle qui attend depuis si longtemps, avec tous les traitements que ça impose, les échecs d'insémination, et j'en passe, puisqu'elle sait tout ça, enfin, je ne sais pas s'il y a une "bonne" façon de lui annoncer une grossesse au premier cycle... Il me semble simplement qu'elle aurait pu avoir un peu plus d'égards.
Quant à moi, je n'ai rien à dire sur le fait d'être parmi les autres destinataires, elle ne sait même pas que nous voudrions un enfant...

Ce qui m'amène à tout autre chose.
C'est toujours drôle de voir l'idée que les gens se font de moi. Je me demande toujours comment les gens peuvent être aussi aveugles. Je suis sûrement très bonne comédienne (comme le disait mon arrière grand -mère alors que je ne savais pas encore marcher...) et encore meilleure menteuse (des années de pratique intensive avec ma mère, ça porte ses fruits).
Mais je me dis aussi que les gens se laissent aisément berner.

J'ai été pendant treize ans avec quelqu'un que personne n'avait jamais vu. Ca n'a jamais choqué personne. Ou si peu. Entre temps, c'est vrai qu'il m'arrivait de réfugier ma peine dans d'autres bras. Mes "amis" en ont toujours déduit que j'avais des moeurs légères (d'ailleurs l'une d'entre eux m'a carrément dit un jour sans vouloir me blesser le moins du monde que j'étais un peu salope)....
Dans notre groupe d'amis, j'étais "la jolie". Alors j'étais forcément celle qui avait la vie la plus facile. Parce que c'est bien connu, quand on est beau, on n'est pas malheureux. Ca ne va pas ensemble.
Et quand on est beau, on ne se plaint pas d'avoir des peines de coeur, parce qu'on n'a qu'à claquer dans les doigts, et on trouve des épaules pour se consoler.
Il faut dire que j'ai apporté de l'eau à leur moulin avec mon éternel sourire. C'est vrai que dès le matin, je chantonne. C'est vrai que quand nous allions en cours à vélo, je chantais, qu'il fasse 30° ou -15.
C'est vrai que pour couronner le tout, j'avais toujours de bons résultats sans beaucoup travailler.
J'ai de la chance de ce côté là, je le reconnais, et j'en suis reconnaissante. BEAUCOUP.
C'est vrai aussi que quand on me demande comment je vais, je réponds toujours que je vais très bien. Et j'en ai l'air. Quoiqu'il se passe.
Et si vraiment je ne vais pas bien et que ça se voit, alors c'est que c'est tellement terrible que je ne sors pas de chez moi, donc personne ne le voit, personne ne le sait.

Je n'en veux donc à personne de ne voir de moi que ce que je veux bien leur montrer.
Il me semble néanmoins que quand on se dit l'ami de quelqu'un, on ne s'arrête pas à ce que l'autre veut faire croire...

Et comme il y a une personne, une seule, qui soit allée au-delà de tout ça, alors même que je ne la connaissais que depuis quelques semaines, alors je sais que c'est possible. Mais maintenant que je la connais depuis si longtemps, je sais aussi ce par quoi elle est passée.
Et je me dis que finalement, il faut avoir vécu des choses moches, pour lire dans les yeux des autres ce qu'ils essayent de cacher.

On ne peut donc pas en vouloir aux gens qui n'ont jamais affronté de vrais problèmes de ne pas penser à ceux qu'auraient pu affronter les autres. D'ailleurs je ne leur en veux pas. Y a juste toujours un petit sentiment d'injustice qui vient plâner un petit moment au dessus de ma tête.

Mais voilà, le temps de l'écrire, et hop, il est reparti ;-))

Et j'en arrive à mes collègues. L'autre jour, on parlait d'une des collègues qui passe plus de temps en congé mat qu'à son bureau. Et une des mes secrétaires m'a dit "Attends, le jour où tu seras dans sa situation, on en reparlera". L'autre secrétaire a embrayé "Oh mais elle ne veut pas d'enfants, elle !". Et elle le pensait le plus sincèrement du monde. D'ailleurs sans que j'aie l'occasion de dire quoique ce soit (ce qui m'arrange beaucoup, je le concède), l'autre a continué cette discussion qui était devenue la leur, exclusivement, en disant qu'effectivement, je n'étais pas le genre à vouloir des enfants. Parce que je travaille beaucoup, que je suis très indépendante, que je suis ce genre de femme qui ne cuisine pas, qui ne s'embarrasse pas beaucoup du ménage, enfin tout ça. Je suis gentiment retournée dans mon bureau en les laissant argumenter sur cet éternel débat qui fait que les femmes qui ont une activité professionnelle comme la mienne, ben forcément, ce ne sont pas des femmes maternelles.
Ne se sont-elles jamais demandé si ce n'était pas parce que quand on devient maman, la plupart finissent par changer de métier ? Parce qu'on n'a pas vraiment le choix ? Pas que ça soit inconciliable, loin de là, mais parce que mon monde professionnel est un monde d'homme et qu'ils ne réfléchissent pas comme nous ?

vendredi 6 juin 2008

Plaisir immédiat

Quand on a acheté la maison, s'il y a bien une chose qui me rendait folle de joie, c'était de me dire qu'il y avait un potager.

Je n'ai jamais été une grande jardinière, loin de là. On avait un verger et un potager chez mes parents, mais je me contentais d'en profiter, et éventuellement parfois j'aidais un peu ma grand-mère à arroser, ou à cueillir ce qu'elle s'était donné du mal à faire pousser.

Pourtant, quand on a visité notre future maison, allez comprendre, je me suis tout de suite sentie heureuse de savoir que j'aurai un coin pour faire pousser mes trucs.

Et quand on achète une maison, on est tellement heureux que forcément, on en parle, et j'ai laissé échapper ça et là qu'il y avait un potager. Et que je me réjouissais.

"Oui, on a un petit jardin. Très mignon, avec un mur d'un ancien rempart, en grès rose."



Jusque là, tout le monde s'enthousiasme (quoique certains esprits chagrins se sentent déjà obligés de dire : "oh, ben vous allez voir ce que c'est que l'entretien d'une maison, et d'un jardin... Vous allez regretter vos appartements. Faut tondre, y a toujours quelque chose à refaire, des bricoles plus ou moins grosses qui vous tombent dessus", enfin des gens dont la vie doit être bien triste, mais passons).

Et puis, au fond de ce jardin, dans le mur, une ouverture. Qui donne sur le fameux potager.



Alors on l'a récupéré dans un état..... Parce qu'entre le moment où les anciens propriétaires sont partis et le moment où on a emménagé, il s'est passé un été.
Donc tout avait poussé dans tous les sens.
On a laissé passer l'hiver, mais voilà, depuis le printemps, dès qu'il fait un peu sec, un peu bon, et que j'ai un peu de temps, je file au jardin. Et je me régale.
Bien sûr, tout ne devient pas magnifique en un printemps. Mais quel bonheur ce temps passé avec de la musique sur les oreilles et les mains dans la terre.
J'ai arraché les mauvaises herbes à tout va, j'ai acheté des coccinelles (non, je ne suis pas complètement folle) pour débarrasser les arbustes des pucerons, j'ai taillé, bêché, pioché, biné, planté des fleurs, semé des graines, enfin tout ça quoi.
Et chaque soir, en rentrant, je fais mon petit tour. J'arrose, j'arrache les vilaines herbes, je vérifie que mes petites pousses vont bien (parce que ça pousse, si !) et je m'extasie, je m'émerveille, je m'attendris, je me remplis de joie.

Parfait.
Mais alors pourquoi est-ce que SYSTEMATIQUEMENT, quand j'ose dire aux gens quels qu'ils soient que je passe du temps dans mon jardin et surtout dans mon potager, j'ai invariablement la même petite phrase : "oh, ben on verra combien de temps ça va durer !"

C'est fou ça ! Est-ce qu'on se prive d'un immense plaisir juste parce qu'il se peut que l'année prochaine, on ne prenne plus le même pied ?
Est-ce qu'on ne peut être heureux que si on est sûr que ça va durer ?
Je m'en fiche bien moi de savoir si ça m'amusera encore l'année prochaine de planter mes légumes, mes fleurs, mes arbres. Tout ce qui compte, c'est que quand je le fais, ça me plaît. Et si ça ne me plaît plus, ben je ne le ferai plus, voilà tout.

Je peux leur répondre moi que leur vie doit être bien triste à force d'être aussi réticents aux plaisirs immédiats ?

En attendant, moi, je m'émerveille. Chaque jour. Tant pis pour eux s'ils ne savent pas profiter des petits bonheurs simples.

jeudi 5 juin 2008

Up... and down



Le principe même des montagnes russes, c'est bien l'alternance de montées et de descentes. Le plat, ça ne sert à rien. Ce n'est pas drôle, ce n'est pas excitant, ce n'est pas enthousiasmant, on n'a pas l'impression de faire quelque chose de bien transcendant, bref, ce n'est pas passionnant.

D'autant que les montagnes russes, a priori, ce sont des circuits fermés, alors on n'a même pas la satisfaction de se dire qu'au moins, on avance, qu'on avale les kilomètres.

Partant de ce constat, je me suis toujours plutôt considérée comme chanceuse de ne jamais rien faire à moitié.
C'est bien sûr toujours plus facile de se dire ça quand on étouffe de bonheur. Toujours plus délicat de ne pas maudire ce fichu caractère quand on est tout en bas d'un creux, ou qu'on sent bien que le pic de bonheur est derrière soi.
Dans ces cas-là, ce qui me sauve, c'est toujours d'observer certains de mes congénères. Parfois même certains de mes amis. Dont la vie, à force de n'être que "sympa", manque cruellement de saveur.
Il m'est arrivé d'envier cette fadeur, je le reconnais. Mais même aujourd'hui, où je ressens douloureusement le départ de l'euphorie qui était la mienne jusqu'hier, je continue d'être heureuse d'être comme ça.
Ca me fait toujours penser à une chanson :
Je suis d'un pays d'un horizon d'une frontière
Qui sonne guerre, qui sonne éternel hiver
Et si tu veux m'apprendre
Si tu veux vraiment bien me connaître
Je suis dans chaque mot dans chacun de mes gestes
Une fille de l'Est
Ici le froid glace les corps
Mais la chaleur peut te bruler
Chez nous tout est intense et fort
On ne fait pas les choses à moitié
Et toutes ces croix, ces tranchées
Ici l'on sait le prix du sang
L'absurdité des combats quand
On est tombé des deux côtés

Bref, je ne sais pas être juste bien ou mal. Quand je vais bien, je vais tout de suite TRES bien. Je déborde de bonheur, je chante, je danse, je pleure de joie sur le trajet vers mon boulot, parce que les montagnes sont belles, que les parfums de fleur m'ennivrent, que la brume couvre la vallée et me donne l'impression d'être par delà les nuages, parce que les moutons sont trop adorables, parce que je m'arrête pour faire un câlin aux deux ânes gris si doux, et qu'ils me regardent avec ce quelque chose dans les yeux qui me fait craquer, ...
Et puis il se passe un truc, et c'est fini. Et alors j'ai du mal à enrayer l'engrenage qui me fait voir TOUT en noir.
J'ai fait de sacrés progrès en la matière. Je n'en arrive plus aux extrêmes négatives que j'atteignais trop souvent il y a quelques années.
Mais voilà. Hier soir, 21h, j'étais tranquillement en train de faire une pizza, après avoir arraché des mauvaises herbes pendant une heure, j'écoutais The dark side of the moon, rien ne pouvait laisser entrevoir que tout à coup, l'innondation de bonheur et de joie qui faisait mon quotidien depuis quelques jours allait s'envoler.
Et pourtant...
Dans ces cas-là, il vaut mieux éviter les discussions, parce que je me braque, parce que je me sens incomprise, et parce que je sais que la même discussion quelques moments, quelques jours plus tard n'aura pas la même issue.
Alors j'évite les discussions. Et j'y reviens plus tard, calmement... Mais on ne peut pas toujours tout remettre à plus tard. Difficile le jeudi de dire qu'on reparlera du programme du week-end la semaine prochaine...
Toujours est-il que comme je le disais plus haut, je constate aujourd'hui que malgré tout ça, je reste ravie d'avoir ce caractère. Parce que je reste persuadée que la traversée de ces moments critiques est le prix à payer pour que les moments de bonheur pur soient ce qu'ils sont.
Et puis vous savez ce que je fais quand je suis vraiment, mais vraiment triste ?
Et bien, je déborde de tristesse, je chante à tue tête, je danse jusqu'à m'en épuiser, je pleure d'émotion sur le trajet vers mon boulot, parce que le ciel est cruellement beau, que les fleurs sentent terriblement bon et que ça me rappelle des souvenirs, que la brume couvre la vallée et que ça me donne l'impression d'être par delà les nuages, parce que les moutons sont trop adorables, et qu'ils prennent mes caresses sans poser de questions, parce que les deux ânes gris pour lesquels je m'arrête me regardent avec cette tendresse indéfinissable, parce que si je m'arrête devant un pré avec des vaches, elles viennent toutes vers moi, parce qu'il y a des gens qui savent rester gentils et qe ça m'émeut jusqu'au plus profond de moi-même, etc...
Au final, je fais toujours un peu la même chose, vu de l'extérieur. C'est juste les sentiments au fond de moi-même qui sont différents. Mais ils sont toujours forts. Jamais en demi-teinte.
Mais c'est bien ça, le principe même des montagnes russes... Le plat, ça ne sert à rien.

mercredi 4 juin 2008

Everything is perfect now



En prime, j'habite un petit paradis.

lundi 2 juin 2008

Deux ou trois petites choses

1 - Hier, mes parents sont venus passer l'après-midi et la soirée (enfin jusque 21h) avec nous.
On était au resto, il y avait un papa et une maman avec leur petite fille d'environ un an, aussi noire qu'ils étaient blancs. D'abord, elle était si belle que j'avais du mal à détacher mon regard d'elle, et d'autre part, là où je ne voyais jusque là qu'un couple de parents ayant adopté une petite fille d'ailleurs, cette fois, je me demandais par quelle souffrance, quelles épreuves ils avaient dû passer jusqu'à pouvoir serrer ce petit morceau d'amour dans leurs bras.
On change avec le temps qui passe.

2 - Je parlais un jour de l'évolution de la libido au cours d'un cycle. Je me suis réveillée hilare ce matin. Parce qu'hier soir, avant de me coucher, j'ai regardé un épisode de Brothers and Sisters, dans lequel Calista F. demande en mariage son sénateur de boyfriend. Tant que j'étais éveillée, je ne songeais qu'à une chose : depuis le temps que j'ai envie de le faire, oserai-je un jour en faire autant ? Quand je me suis endormie, c'est mon esprit de femme en pleine ovulation qui a pris le dessus : j'ai rêvé que notre cher préfet me faisait des avances en bonne et dûe forme.
Dieu que ça m'a fait rire au réveil... Heureusement que je n'ai pas de réunion prévue avec lui aujourd'hui, j'aurais sans doute beaucoup de mal à rester sérieuse, si tant est qu'il m'arrive d'être vraiment sérieuse.

3 - Jeudi midi, ou vendredi, je ne sais plus, il y a la soeur de mon amoureux qui est venue déjeuner avec nous parce qu'elle devait récupérer des trucs que sa mère nous avait remis pour elle.
Accessoirement aussi, elle avait été à Amsterdam quelques temps avant et nous avait trouvé un "truc". Jamais pu nous le donner jusque là parce que la dernière fois qu'elle a vu son frère, c'était à l'anniversaire de quelqu'un à qui je n'avais pas envie de le souhaiter (tu vois Malika, quand je parle d'efforts...), et donc je n'y étais pas. Et elle insistait pour que je sois là.
Donc, j'arrive au cabinet de mon homme à midi avec mes collègues et je vois un sac Marionnaud sur la table. LE fameux cadeau. Belle soeur le prend et me le donne, en précisant que c'est surtout pour moi. Ca ressemble à du parfum, non, un sac Marionnaud ?
Je sors du sachet le joli paquet enveloppé de papier de soie comme un bonbon, et je détache le petit raphia. Je vois apparaître une tête qui semble bien être une tête de bébé.
Hum.
Instinct de protection de ma vie privée, je file dans une autre pièce avec mon petit paquet. C'est qu'on était quand même devant des collègues, là...!!!
Je termine d'ouvrir, et c'est une fabuleuse statuette en terre cuite (allez, faut que je pense à en faire une photo) qui représente un bébé.
????????????????????????????????????????????????
L'explication ne tarde pas : "c'est pour vous porter chance, pour que ça finisse par marcher."
Alors souci n°1 : surtout, ne pas laisser couler les larmes qui se bousculent au bord de mes yeux.
Ok, ça, c'est fait (je m'épate moi-même, suis carrément trop forte ;-)).
Souci n°2 : hein ??? Comment ça ???? D'où elle sort qu'on a besoin d'un coup de pouce ???

Je file vers mon homme pour lui montrer le joli cadeau, et sa soeur me glisse à l'oreille "Maman m'a dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée, que ça allait sûrement te faire plus de mal qu'autre chose, en remuant le couteau dans la plaie".

Pardon ????? Ma belle-mère aussi est au courant ? Mais c'est quoi ce bordel ?
Souci n°3 : il y a des collègues juste à côté qui trouvent déjà bizarre que je file cacher mon cadeau, alors ce n'est pas le moment de commencer à poser toutes ces questions. Et à vrai dire, si j'ai choisi jusque là de ne pas en parler, c'est peut-être parce que je n'ai pas envie d'en parler. Et rien n'a changé. Donc je zappe sur le sujet, mais les interrogations restent.

Dans l'absolu, je m'en fiche un peu, il faut bien le dire. MAIS :
- j'aimerais bien, par curiosité, savoir comment ça a pu venir jusqu'à toute ma belle famille, puisque moi je n'en parle pas, et mon chéri dit que lui non plus...
- comment elle peut me faire un truc pareil devant mes collègues de travail ? Elle croit donc que je raconte ma vie à mon staff ???
- je suppose donc que comme toujours, les gens qui savent ont toujours leur petit commentaire avisé sur le pourquoi du comment de pourquoi ça ne marche pas.
Tant qu'ils le gardent pour eux, moi, je m'en fiche (pas tout à fait, mais j'y travaille. Disons qu'il y aura sûrement un moment de gêne la prochaine fois que nous serons dans ma belle famille... Et que chaque refus de verre de vin ou autre sera toujours un moment encore plus délicat qu'avant.)
Mais s'ils ont le maheur de me donner des conseils, ou si des réflexions malheureuses arrivent jusqu'à moi, je me connais, ça va partir très vite. Ou alors je saurai me retenir, mais je n'y mettrai plus les pieds jusqu'à ce que....je me calme. Autant dire que ça risque de prendre du temps.
Mais bref, soyons optimiste, tout se passera bien, je n'aurai pas à me sentir gênée, je n'aurai pas de réflexion débile, et personne ne me reparlera de ça, au moins pas avant que ça devienne un sujet moins délicat.

4 - J'ai résisté tant que je pouvais, mais ça y est, j'ai craqué, j'ai mis la clim. Quand la température ne baisse plus en dessous de 20° la nuit, la chaleur dans mon bureau exposé plein sud est étouffante. Tant pis pour ma conscience... Et après tout, on est en juin.

5 - On a fait un peu de rangement et de ménage avant la visite de mes parents. C'est pas fréquent, hein. Mais du coup, waouw, on est encore mieux dans notre chez nous.